Ensemble de cinq lettres autographes signées à Amédée-Pierre Bovier-Lapierre (1837-1899).
Nohant, 1855-1858.
Amédée-Pierre Bovier-Lapierre (1837-1899) avocat et député de l'Isère, était alors âgé de 18 à 21 ans.
Georges Lubin, dans sa Correspondance de George Sand, ne recense pour la période janvier 1855-juin 1860, qu'une lettre à Pierre-Marie-Auguste Bovier-Lapierre (1808-1859), père d'Amédée-Pierre Bovier-Lapierre (1837-1899) [6669D].
Deux de ces lettres de Georges Sand concernent la mort d'enfants et des developments sur le sujet, sa petite-fille Jeanne décédée en 1855, et sans doute l'un des enfants de son correspondant.
Nohant 22 juin 1855. LAS d'une page avec enveloppe.
Elle pleure la mort de sa petite-fille décédée en janvier de cette année.
"J'ai été chercher en Italie la santé qui me quittait, je l'ai retrouvée mais non l'oubli de la perte de ma pauvre chère petite Jeanne, la fille de ma fille".
Nohant 19 avril 57. 2 pp.
Sur la mort d'un enfant.
"Hélas, Monsieur, vous êtes bien à plaindre et je vous plains de toute mon âme. Quelle épreuve dans la vie que cette séparation ! On a beau se dire qu'on se retrouvera, cette vie d'un jour parait interminable à l'heure des adieux. Et pourtant c'est vérité (?) que nous les retrouverons, ces chers objets de nos affections les plus hautes. Ayez foi en cet avenir dont chaque pensée de notre vie présente doit nous rendre dignes. J'ignore ce qu'il sera, mais la notion la plus évidente, parce que c'est notre plus vive, plus digne aspiration, c'est que nous seront réunis à nos pauvres, à nos enfants, à nos vrais amours."
Ces trois autres lettres sont plus légères par le sujet mais plus lourdes par le ton qu'emploie George Sand, laissent transparaître un caractère affirmé.
Non datée. LAS 3 pages avec enveloppe. Petite déchirure. Dans une enveloppe datée 1835 mais qui ne semble pas être celle de la lettre envoyée.
Une réponse qui ne manque pas de sel.
"D'abord, Monsieur, je n'ai pas les Lettres d'un voyageur, vous croyez que les auteurs ont leurs ouvrages ? Ensuite, je ne suis plus d'âge à me mettre une rose blanche sur l'oreille pour témoigner d'une mystérieuse sympathie. J'aime bien mieux agir directement et vous répondre par une lettre. Je ne répondrai pourtant pas à tout ce que vous me dites de moi, je ne me connais pas tant que cela, et vous me paraissez connaître mes ouvrages beaucoup mieux que moi-même. [...] Puis que vous comptiez lire mes mémoires, vous verriez bien que ma personnalité n'est pas le but de mes livres, et qu'elle n'est pas l'amusement ni l'occupation de ma vie. J'ai d'autres chats à fouetter ! [...] Vous m'écririez des injures que je n'en irai pas moins mon chemin comme je l'entends. Je me suis fait ma route et j'ai trouvé ma raison d'être ; je suis fière maintenant de faire de mon mieux tout ce que je fais."
Nohant 25 août 1855. 1 page. Dans une enveloppe datée du 24 septembre 1854 qui n'est pas être celle de la lettre envoyée.
Propose d'une rencontre à Paris mais lui demande de ne pas l'attendre car une circonstance peut retarder son arrivée. "Je dis donc par hasard".
Nohant 28/9/1858. Dans une enveloppe datée du 28 novembre 1858
Petite lettre 2 pp.
"Je n'ai pas lu le livre de Proudhon je ne le lirai pas. A quoi bon ? la violence et l'aversion ne peuvent bien intriguer, et je ne lis que ce qui peut me profiter. Les livres ne sont-ils pas destinés à nous faire du bien, et la critique à nous instruire ? Les injures ne sont pas de la critique. [...]"
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