Fragment d’une lettre signée de l’abbé Rive, Jean-Joseph Rive (1730-1791), concernant la mort de Méjanes, sa nomination comme bibliothécaire et l’important travail à venir.
Lettre datée du 27 octobre 1786 (le marquis de Méjanes est mort le 5 octobre 1786, l’abbé Rive sera nommé bibliothécaire le 26 décembre 1786).
Un feuillet double de 4 pp. (sur 8?), (205 x 160 mm).
Fragment de lettre signée par l'abbé Rive qui consent à devenir le premier conservateur de la bibliothèque Méjanes malgré sa santé fragile.
Il estime le temps de mise en place d'une telle collection et évoque le dressage du catalogue.
Il souhaite former des élèves gardes-bibliothèque dignes de ce nom pour Aix-en-Provence.
Nous n'avons pas retrouvé le destinataire de cette lettre mais il pourrait peut-être s'agir de l'archevêque d'Aix Jean-de-Dieu Raymond de Boisgelin de Cucé (1732-1804) qui proposa à l'abbé Rive de devenir le bibliothécaire de la Méjanes. L'abbé mentionne dans sa lettre un cousin du destinataire "hémery à bordeaux".
"[...] Je scavais la mort de Mr Demejanes je ne vous suis pas moins obligé de l'attention que vous avez eu de me l'apprendre et encore plus des voix qui se sont levés dans votre ville en ma faveur pour remplir la place de bibliothécaire que le défunt a fondé.
Cette place est une des plus honorables qu'un homme puisse remplir dans l'Empire des muses dès qu'il est nommé en titre au nom d'une province aussi scavante que la votre et dans laquelle on trouve la patrie de l'Hercule messagete (?) des gaules modernes, c'est à dire du célèbre Peyresc.
Les Césars de Constantinople se faisoient une gloire d'être décorés du titre de bibliothécaire de leur père et quand ptolomée philadelphe fonda la bibliothèque d'Alexandrie, il n'en confia la garde qu'aux hommes les plus célèbres dans la bibliognosie, dans la bibliologie, dans la bibliographie et dans la bibliotactée, de son temps.
J'ai fait tous les nouveaux mots qui manquent à notre langue parcequ'on a été toujours été sans idée en france comme par tout ailleurs sur ce qu'ils signifient pour la nouvelle encyclopédie.
[...]
Si mes compatriotes croyent que je puisse allumer chez eux le même feu pour l'étude que j'ai allumé chez vous et faire briller leur nouvelle bibliothèque dans toute l'Europe, je Consentirai volontiers à leurs désirs, mais comme vous conoissés mon caractère qui est de ne courir qu'après la gloire du travail et non après les places auxquelles les gens qui n'en ont pas tout le mérite convenable arrivent par les protections plutôt que ceux qui sont fait pour les illustres par leurs études et par leurs travaux je ne ferai aucune demande mais si les états de votre province, et Mrs les procureurs généraux du pays me font l'honneur de me faire part de leur vœux je me ferai un vray devoir d'y condescendre non pas tant pour la place que pour leur former des élèves qui me succèdent et qui effacent par le mérite le peu de capacité des gardes bibliothèques de cette ville où les femmes de chambre y donnent leurs places (?).
[...]
PS : J'ai oublié de vous dire qu'avant que la bibliothèque de m Demejanes soit placée dans votre ville il se passera quelques mois. Je ne scais si l'on aura trouvé dans les papiers des notes de livres qu'il a achetés en diverses ventes publiques et chez différents libraires. Je scais qu'il les avoit laissés les uns et les autre entre les mains de ses libraires pour les encaisser et les retirer de chez eux au moment de son départ pour provence.
S'il faut plusieurs mois pour que la bibliothèque soit mise en place dans votre ville, il faudra plusieurs années ensuite avant que les livres y soient mis en ordre et que le catalogue des matières en soit dressé avec mure connaissance et pleine exactitude et avant que celui des auteurs ne soit exécuté de même.
[...]"
Un important document sur la genèse de la bibliothèque Méjanes.
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