[GACON (François)]

Différentes Oeuvres de Monsieur Gacon qui ne sont point comprises dans le Recueil de ses pièces imprimées. Fait à Paris le 27 Janvier 1727.

Paris, 27 janvier 1727 [copié le 10 novembre 1743].

Grand in-8 (220 x 170 mm), 282 pp., veau marbré, dos orné, tranches rouges ; petites mouillures aux premières gardes et au portrait, quelques frottements à la reliure, une restauration ancienne en pied du dos (Reliure de l’époque).

Curieux manuscrit renfermant 140 pièces "inédites" du poète lyonnais François Gacon (1667-1725), dit « le Poète sans fard ».
Il est orné en frontispice du portrait de l'auteur d'après Desrochers (exécuté vers 1726).
Une table en fin de volume trie les pièces entre ballades, calottes (de l'abbé d'auvergne, d'aymon, de M de fréjus,...), contes (le poète aveugle, la fusée, la fente bouchée, l'occasion perdue,...), chansons, épîtres (au roy, a Mr Le marquis d'etampes, au frere de l'autheur, a Madame Meaupeau,...), épigrammes (contre La motte, contre crébillon, sur la prison de l'autheur,...), épithalame, fables (La chienne La chat et Le singe, l'homme et le Lyon, Le gascon,...), fragments, imitation, odes (à Mr Le marquis de Rivarolle, a SAR les princes de Lorraine,...), rondeaux (contre La motte, sur l'estime des anciens, sur l'espérance de la vie du roy,...), satires (sur la sottise des hommes, contre La Motte), sonnet, traduction et parodies (reprises parodiques de La vertu Le talent et la réputation et Le Chameau de La Motte).

"Le dit Livre a été copié d'un manuscrit appartenant a Mr Radix par Morel Le cadet et fini le 10 novembre 1743." annonce une note manuscrite finale.
Ce manuscrit est donc une copie d'un manuscrit plus ancien copié à Paris en 1727, soit deux ans après la mort de Gacon.
Le copiste pourrait être d'après la note Louis-François Morel (1681-1762), lieutenant général au bailliage de Troyes, trésorier payeur des gages de la cour des monnaies.
Ce dernier avait rassemblé "une importante collection de pièces « écartées et fugitives », manuscrites et imprimées, qui concernaient essentiellement le droit, la jurisprudence et l’histoire. Il les organisa en quatre séries : Matières ecclésiastiques (161 volumes), Matières historiques (90 volumes), Belles-lettres (10 volumes), Droit public et civil (385 volumes).
Ces 646 volumes, qui, à en croire Thoisy, auraient compris près de 60 000 pièces, furent cédés en 1725 à la Bibliothèque royale en échange d’une pension. La collection fut partiellement démembrée et la série Belles-lettres entièrement dispersée. Certaines pièces furent extraites et placées dans d’autres lettres, mais 510 volumes restèrent intacts. Ils sont aujourd’hui conservés à la Réserve des livres rares sous la cote Rés. Z. Thoisy. "
(1) http://comitehistoire.bnf.fr/dictionnaire-fonds/thoisy-z-thoisy
Il est plausible que Morel ait continué de rassembler et de copier des manuscrits après la vente de sa collection à la bibliothèque royale, caractérisant la dimension incurable de sa bibliophilie.

Bien qu'il soit difficile d'affirmer avec certitude que chacune de ces 140 pièces soit inédite, il semblerait qu'elles n'aient pas été publiées. Nous n'avons en effet pas retrouvé de trace de publication d'aucune d'entre elles. La provenance annoncée du volume, de la bibliothèque d'un amateur de recueils manuscrits du genre, semble affirmer qu'il s'agit de pièces « écartées et fugitives », inédites.

Quelques extraits :

Sur ce qu'on avoit retranche Le quint d'un prest qu'avoit fait l'autheur
"Retrancher le quint ou le quart
du bien du poete sans fard
tant sur le fond que sur la rente
se seroit chose fort criante"

Sur ce que tout est fardé parmy les hommes :
"[...]
aux feux brillants quelle rejette
La muse moderne est sujette
elle en compose ses atours
et nos rimeurs vont au rebours
du chemin que tient le poète
sans fard"

2 200

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