Ecole alsacienne. Cahier de textes français, anglais, allemands, grecs, latins, volapüks, achantis, counaniens, z’et autres. Carnet de rhétorique.
[année scolaire 1887-1888]
In-8 (220 x 180 mm), bradel demi-percaline rouge ; dos légèrement détaché (Reliure de l’époque).
Émouvant cahier d'écolier du jeune Pierre Félix Louis à l'Ecole alsacienne, alors âgé de 16 ans. Il renferme de nombreux exercices autographes de dissertations de français, traductions et compositions d'anglais et d'allemand ainsi que des thèmes et versions latines et grecques.
Intéressante source sur le quotidien de Pierre Louÿs à l'Ecole alsacienne pour l'année scolaire 1887-1888, offrant une intéressante possibilité de lecture croisée avec son journal intime qu'il commence en juin 1887. Ce cahier d'exercices provient comme son journal de la Papeterie des étudiants et de l'Odéon.
Dans son journal intime, en juin 1887, Pierre Louÿs qui chahute avec ses camarades rapporte leurs chants boulangistes : C’est Boulang’ ! Boulang’ ! Boulang’ ! C’est Boulanger qu’il nous faut Oh ! Oh ! Oh ! Oh !
Dans son cahier, à la fin d'une composition en allemand sur le devoir militaire, Louÿs écrit : Vive Boulanger !!!!
Dans son journal, l'été 1887, Louÿs rapporte les réprimandes de son père sur ses résultats scolaires :
"« Septième ! Le dernier des mentionnés ! » [...] Je lui explique la part stupide qu’on donne à la conduite à l’école. Mais il ne veut rien entendre."
Dans son cahier, Pierre Louÿs dresse cinq classements des élèves de sa classe par note et parfois mention. Apparaissent les noms de ses camarades dont on retrouve les péripéties dans son journal : Brocchi, Dietz, Glatron, Goury, Givierge, et bien d'autres, André Gide pour le plus célèbre.
Pierre Louÿs apprécie André Gide : "Je cause souvent avec Gide, bien qu’il soit pour presque tout d’un avis contraire au mien ; mais c’est le seul de la classe qui ait des goûts littéraires, le seul qui s’enthousiasme comme moi, le seul à qui on puisse parler d’autre chose que des p’tites femmes, avec qui on puisse causer sérieusement [...]"
Dans son journal, le 5 janvier 1888, Louÿs se réjouit de ses bons résultats :
"Depuis le commencement de l’année, tous mes devoirs français, sans exception, ont eu les meilleures notes données. Dans aucun devoir, aucun élève ne m’a dépassé. Il me semble que pour une année de rhétorique c’est un bon présage."
Puis le 6 mai, il s'attelle à un devoir de français :
[...] Premier dimanche de mai ! Voici comment un garçon de dix sept ans va t’employer :
Devoir français : Conversation entre La Bruyère et deux de ses amis. Le premier soutient le système des clefs. La Bruyère en nie l’existence, et le deuxième ami joue un rôle que l’élève doit deviner."
Pierre Louÿs annote son journal en 1890 : "Et je me le rappelle, ce devoir ; c’est le meilleur de tous ceux que j’aie faits en classe. Il est impossible de préjuger d’un devoir sur la matière."
Ce cahier d'exercices renferme précisément le devoir mentionné, recouvrant un total de 7 pages.
Enfin, quelques croquis et portraits dessinés témoignent des divertissements du jeune garçon.
2 500€
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