Lettres de J.F.M.F.*** à F.se. P.***, inutiles et ennuieuses. Promettre est un, & tenir est un autre. Suite de La Fontaine.
A Tendre, Aux dépens de l’Amour, 1000700709 [Luxeuil, 1779].
In-4 (220 x 190 mm), 39 pp., 9 ff. encadrés laissés vierges, 15 ff. blancs, basane brune marbrée, dos lisse orné, tranches rouges ; reliure frottée et tachée, trois mors anciennement restaurés (Reliure de l’époque).
Galant recueil de lettres d'amour illustré de 31 petits dessins à la plume en guise de bandeaux et culs-de-lampe.
"En un mot, elle est belle, sociable et spirituelle."
L’auteur de ces 14 lettres, habitant de Luxeuil, est un descendant d’un compagnon d’Henri IV qui a participé à la bataille d’Ivry. Il est l’époux de Françoise Pierron, dont il trace l’aimable portrait, et transcrit leur correspondance amoureuse depuis leur première rencontre en juin 1775 jusqu’au projet de mariage en août de la même année. Elle habite Amance, est âgée de 25 ans et riche, lui non, mais d’une « honnête famille, de bonne mœurs et il me plait », écrit-elle à son frère, Conseiller du Roy. La dernière lettre retranscrite est une relance de la future épouse à celui-ci qui tarde à lui donner son consentement.
Charmant manuscrit témoignant de la naissance et des péripéties d'un mariage d'amour.
Ex-libris manuscrit ancien Eugène Malterre sur une garde. Petit cachet de collection au titre, indiqué comme "cachet de Barenton" sur une garde.
Lettre I : "Heureux ! disais je en moi-même, qui pourra sentir le prix du bonheur de vous plaire, vous aimer comme vous devez l'être, et passer sa vie avec vous. Telle est mon ambition."
Lettre II : "Les hommes sont si trompeurs, que plus ils nous disent de douçeurs plus nous devons nous en déffier, vous ne parlez que trop le langage des hommes, et je fairai tout mon possible pour ne pas vous croire. Adieu, Monsieur."
Lettre III : "Je vous envoye des fleurs... et un petit amour tenant une rose, que j'ai peint, quelque fois je me mêle de peindre tant bien que mal."
Lettres IV : "Je voudrais faire un beau grand commentaire sur le petit amour que vous m'avez peint, les couleurs sont fraiches, la rose qu'il tient éblouit, Mais Monsieur, la rose est bien une embleme de l'amour, la même aurore voit éclore et se faner et l'amour et la rose. Lorsque vous serez ici, je serai bien aisée que vous m'en fassiez avertir secretement, je vous dirai pourquoi."
Lettre V : "Mademoiselle, hier j'ai reçu votre lettre, je voulais d'abord vous écrire mais l'amour m'a pretté des ailes, je viens d'arriver, ... où voulez vous que j'aille."
Lettre VII : "Mon cher frère, Je vous écris cette lettre, pour vous donner avis que je désire m'établir. M.F. qui doit aller vous voir bientôt est celui que je désire, je puis croire que lorsque vous l'aurez vu, vous ne pourrez vous empêcher de me donner votre consentement, je le connais et je pense que je serai heureuse avec lui. Il n'est pas riche mais il est d'une honnête famille, de bonnes mœurs, et il me plait."
Lettre VIII : "J'ai écrit le premier de ce mois à mon frère pour lui annoncer que vous irez bientôt le voir" "J'ai fait pour vous, avec de mes cheveux, la bague qui est dans cette lettre."
Lettre IX : "Je n'ai de ma vie reçu tant de satisfaction qu'en lisant votre lettre, ma bonne amie, vous voulez me rendre heureux, puisse le ciel vous seconder ! puisse-t-il dans peu nous unir pour jamais. Je pars demain pour aller voir Mr. votre frère."
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